Vitiligo : causes, symptômes et traitements.
Le vitiligo a été mis en lumière depuis quelques années grâce à la mannequin Winnie Harlow entre autres. Sa reconnaissance a fait jaillir de nombreuses questions. A quoi ressemble le vitiligo ? Est-ce contagieux ? Peut-on le traiter et si oui, comment ? Nous répondons à toutes vos interrogations.
Qu’est-ce que le vitiligo ?
Le vitiligo est une maladie cutanée qui touche entre 1% et 2% de la population. Il touche aussi bien les hommes que les femmes, de tout âge. Cependant, on notera qu’il apparaît principalement à l’enfance ou à l’adolescence. Les chances de le contracter à un âge avancé est plus rare.
Cette maladie se caractérise par des plaques blanches sur la peau. On parle alors de dépigmentation. Il est l’un des problèmes de peau les plus gênants mais n’est en aucun cas contagieux.
Symptômes
On reconnaît cette maladie par l’apparition de taches blanches, signe d’une dépigmentation de la peau. Généralement, elles apparaissent sur les mains, bras, pieds et visage mais peuvent aussi se développer sur d’autres zones du corps telles que les muqueuses.
Ces tâches ne sont généralement pas douloureuses mais certaines personnes peuvent souffrir de démangeaisons ou sensations de brûlures lors de l’apparition. Ces souffrances devraient se dissiper avec le temps. Pour ce qui est de la taille, elle est très variable selon la personne atteinte de vitiligo. Certaines seront de seulement quelques millimètres alors que d’autres peuvent s’étendre sur plusieurs centimètres.
Il existe 3 stades de dépigmentation :
- Apparition de taches claires dues à une baisse de la pigmentation de la peau
- Dépigmentation totale des taches
- Dépigmentation des poils (cheveux et barbe compris)
Les différentes formes de vitiligo
Le vitiligo peut prendre différentes formes qui dépendent à la fois de l’extension et de la zone de la peau touchée.
- Le vitiligo généralisé ou vulgaire
Cette forme est la plus courante (90% des cas). On emploie le terme généralisé du fait que la localisation est variable. Les tâches ne sont pas forcément étendues sur tout le corps mais elles apparaissent de manière imprévisible sur le corps. Ainsi, elles peuvent aussi bien rester localisées que étendues sur tout le corps. Les 3 phases de dépigmentation concerne principalement cette forme.
- Le vitiligo universalis
Cette forme touche la quasi-totalité du corps. Les tâches de dépigmentation sont localisées à des endroits très différents et s’étendent.
- Le vitiligo segmentaire
Pour ce qui est du segmentaire, on peut le voir principalement sur le visage de l’enfant et du jeune adulte. C’est la forme qui se déclare le plus tôt.
- Le vitiligo localisé
Il se concentre sur une partie localisée de la surface de la peau. Son étendue est réduite.
Quelles sont les causes du vitiligo
Bien que les facteurs déclencheurs soient encore méconnus, certains peuvent être mis en évidence.
Les gènes
Pour la plupart des cas, le vitiligo n’est pas héréditaire. Un parent ne transmettra pas systématiquement cette maladie. Cependant, dans 30% des cas, le vitiligo apparaît sur des personnes dont un membre de la famille est lui aussi atteint. Le vitiligo n’est donc pas héréditaire mais suppose une forte prédisposition à son développement.
L’auto-immunité
Un patient atteint de vitiligo peut déjà présenter des maladies auto-immunes a plus de risque d’avoir du vitiligo. On l’associe généralement à une hypo ou hyperthyroïdie mais aussi au diabète de type 1.
Techniquement, c’est donc le système immunitaire du patient qui détruit certaines cellules, en l’occurrence, les mélanocytes qui colorent la peau ainsi que les poils. Le vitiligo peut d’ailleurs aussi s’attaquer aux cheveux ou aux ongles.
Le stress
Plusieurs études démontrent que les mélanocytes de personnes atteintes de vitiligo accumulent plus de radicaux libres que la moyenne. Ces derniers sont responsables de dérèglements menant à la destruction de mélanocytes. Le stress, qu’il soit physique ou psychologique, est un grand producteur de radicaux libres. Ainsi, il pourrait donc être un facteur déclencheur de la maladie. Afin de réduire les risques, il faut donc apprendre à gérer son stress.
Un choc émotionnel ou une blessure peuvent aussi créer une réaction similaire et donc être à l’origine d’un déclenchement.
Prévention
Attention au soleil
Afin de limiter l’extension de la maladie, il est important de se protéger face aux rayons du soleil. En plus d’éviter la propagation, une protection solaire permet d’éviter les coups de soleil. Pour ce qui est d’une exposition modérée et raisonnée, il n’y a pas de contre-indication, une exposition est possible pour les personnes touchées. D’ailleurs, le soleil pourrait même permettre d’atténuer les effets en permettant une repigmentation. Cependant, du fait de la dépigmentation, les zones touchées sont plus sensibles et doivent donc être protégées par une crème solaire adaptée et un vêtement anti-UV. En effet, ces zones manquent de mélanocytes et donc de mélanine. Pourtant, c’est cette dernière qui permet une protection naturelle contre les dangers du soleil. Il est aussi recommandé de s’enduire de crème écran total avant et après une baignade.
Qui consulter ?
Le meilleur moyen de s’assurer que tout va bien est de régulièrement se faire dépister. Afin d’avoir un suivi, il faut consulter un dermatologue. Ce dernier pourra procéder à différents tests de dépistage notamment avec la lampe de wood. Par la suite, il réalise un suivi semestriel voire trimestriel afin de contrôler l’évolution et amélioration de la maladie mais aussi afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’effets secondaires négatifs suite aux traitements.
Par ailleurs, bien qu’indolore, les personnes touchées peuvent souffrir psychologiquement. En effet, si le vitiligo est mal placé, notamment sur le visage ou autres parties visibles du corps, il a du mal à être accepté par le patient, mais aussi à se faire accepter par les autres. En effet, certains ont peur d’un risque de contagion. Pourtant le vitiligo n’est pas transmissible par contact.
Comment traiter le vitiligo ?
Les vitiligos de petite taille peuvent être traités à l’aide de crèmes. Cependant, les résultats sont assez aléatoires. Pour celles qui sont plus étendues, il existe aussi des techniques permettant d’atténuer ou de faire disparaître les tâches non esthétiques.
La photothérapie
Connue pour ses vertus anti-inflammatoires, la photothérapie peut repigmenter la peau grâce à l’action des UVB. Malheureusement, le résultat n’est pas définitif et il faudra que la personne recommence régulièrement. Les effets peuvent durer quelques mois ou quelques années en fonction de la personne.
Attention cependant, les UVB peuvent présenter des dangers pour la peau et il n’est pas recommandé d’y avoir recours trop régulièrement. On préconisera de ne pas dépasser 300 séances de traitement.
La greffe tissulaire
Pour cela, il faut avoir recours à de la chirurgie esthétique. Cette intervention consiste à la greffe de mélanocytes sur les zones dépigmentées. Pour cela, le chirurgien prélève des mélanocytes dans les zones en disposant déjà.
Généralement, on ne conseille pas d’y avoir recours pour les vitiligos généralisés. En effet, ce type de vitiligo est peu stable. On l’utilisera seulement si les tâches sont au stade 3. En revanche, elle est populaire pour les vitiligos segmentaires, en particulier sur le visage.