Tout savoir sur le Trouble Développemental de la Coordination (TDC)
Le trouble développemental de la coordination (TDC), anciennement appelé dyspraxie, est un trouble du neurodéveloppement. Il se manifeste principalement par des difficultés de coordination motrice, une organisation laborieuse et une lenteur dans l’automatisation des gestes, qu’il s’agisse de la vie quotidienne ou des apprentissages scolaires. Les enfants atteints de TDC peuvent éprouver des difficultés à planifier et réaliser des gestes ou actions, nécessitant parfois un accompagnement.
Généralement, le TDC est diagnostiqué vers l’âge de 6 à 7 ans, au moment où les compétences scolaires de base (lecture, écriture, calcul) doivent être acquises. Cependant, certains signes peuvent apparaître plus tôt, comme des retards moteurs, des difficultés d’équilibre, une prudence excessive dans les déplacements, des vêtements mal mis, et des difficultés à utiliser des couverts. Ces enfants peuvent également présenter une faible estime de soi et un manque de confiance.
Apolline MOVALLI, Psychomotricienne, Diplômée d’Etat en 2021. exerce en libéral, auprès d’enfants et d’adolescents, depuis novembre 2021 au Centre de Soins Holistique de Saint-Pierre du Mont.
Les problématiques rencontrées sont très variées : le trouble des apprentissages, le trouble de l’attention, l’hyperactivité, le trouble du spectre autistique, le syndrome neurologique, les difficultés relationnelles ou dans la gestion des émotions, …
Orientée vers la Psychomotricité parce que cette pratique fait appel au jeu et à l’amusement pour retrouver un bien-être intérieur. En effet, toute sorte d’activités peuvent être proposées : sport, jeux de société, activités artistiques, ateliers manuels, relaxation, médiation animale… Autrement dit, les prises en soins sont très variées en raison de la diversité des problématiques et des activités proposées.
Les signes cliniques d’un Trouble Développemental des Coordinations (TDC)
Trouble des coordinations motrices
Les enfants ayant un TDC peuvent présenter un retard de développement psychomoteur, ce qui se traduit par une difficulté à réaliser des gestes précis. Ils sont souvent perçus comme « maladroits », avec un équilibre fragile et une tendance aux chutes fréquentes. Des gestes simples peuvent leur paraître compliqués, surtout en cas d’accélération du mouvement.
Organisation et planification laborieuses
Ces enfants ont souvent besoin de temps supplémentaire pour s’organiser de façon efficace et ne savent pas toujours par où commencer. Ils peuvent éprouver des difficultés pour effectuer un geste simple ou réaliser une tâche cognitive comme poser une opération.
Mauvaise intégration du schéma corporel
Le schéma corporel est l’appropriation du corps propre, autrement dit le ressenti et la connaissance de son corps (morphologie, capacité à nommer les parties du corps). Ce processus peut être perturbé ou retardé. Par conséquent, il peut être difficile pour ces enfants de : réaliser un geste sur imitation, bien ressentir le mouvement effectué, orienter son corps dans l’espace, savoir nommer et montrer les parties du corps.
Perturbation du processus de latéralisation
L’acquisition d’une main ou d’une jambe dominante peut être plus longue. Effectivement, ces enfants peuvent être perdus en ne sachant pas quelle main utiliser pour écrire ou pour exécuter une autre action. Cela peut impacter les coordinations bimanuelles, ne sachant pas quel rôle attribuer à quelle main.
Difficulté à se repérer dans l’espace-temps
L’acquisition des repères spatio-temporels peut être plus tardive, notamment pour les notions de droite et de gauche. De plus, ces enfants peuvent présenter des difficultés visuo-constructives ou visuo-spatiales. Cela signifie qu’il peut être compliqué de repérer ou de placer des objets les uns par rapport aux autres. Les constructions 3D (Capla, Lego…) et les constructions 2D (géométrie) sont laborieuses.
Impact sur la vie quotidienne
Les signes cliniques précédents affectent souvent le quotidien des enfants atteints de TDC. Par exemple, ils peuvent avoir besoin d’aide pour certaines tâches de la vie quotidienne comme couper leur nourriture, s’habiller, ou encore se brosser les dents. Ces difficultés motrices peuvent entraîner de l’anxiété et une baisse de la motivation à participer aux activités sportives.
L’estime de soi peut être fragile en raison des échecs répétés, menant parfois à une anxiété accrue. Les enfants atteints de TDC ont souvent besoin de temps pour apprendre et automatiser des gestes, ce qui peut être énergivore et entraîner une fatigue accrue.
Les adaptations pédagogiques
1. Séquencer les étapes
Pour éviter la surcharge cognitive, les consignes peuvent être réduites en phrases courtes et illustrées pour les plus jeunes. Il peut être utile de séparer les activités de réflexion et d’écriture afin de ne pas épuiser l’enfant.
Il est important de limiter le nombre d’informations à traiter pour réduire le phénomène de double tache. Les consignes peuvent être composées de phrases courtes avec plusieurs étapes, et non un texte de plusieurs lignes. Pour les plus petits, la consigne peut être sous forme d’images ou de pictogrammes.
L’écriture demande de coordonner plusieurs tâches : écrire la lettre ou le mot, se souvenir de l’orthographe du mot, rester sur la ligne, aller de gauche à droite et de haut en bas… Afin d’éviter trop de fatigue, il est intéressant de séparer la réflexion et l’écriture. Des étiquettes à coller peuvent être utilisées pour placer les bonnes réponses. Ainsi, l’écriture sera travaillée lors de temps réservés à l’écriture.
2. Planifier un geste/une action
Associer une démonstration et une guidance permet de mieux visualiser les étapes nécessaires pour réaliser un mouvement, comme lancer un ballon. Les pictogrammes sont également utiles pour les aider à s’organiser dans des tâches comme s’habiller.
Des points de repères peuvent aussi être donnés pour simplifier l’habillage : l’étiquette est à l’arrière des vêtements, le dessin de la chaussure est à l’extérieur…
Accorder du temps et des pauses
Certains enfants présentent une lenteur d’exécution qui impacte la réalisation d’une action, pour s’habiller ou faire un exercice scolaire. À l’école, il faut donc leur accorder plus de temps ou réduire la quantité de travail, afin qu’ils puissent avancer à leur rythme. La réduction de la charge de travail peut s’effectuer en écrivant que le verbe à conjuguer et non la phrase entière, éviter de réécrire la consigne, séparer réflexion et écriture comme vu précédemment.
Les pauses sont importantes afin d’être davantage disponibles pour la prochaine activité ! Elles peuvent être proposées après un exercice ayant demandé une certaine concentration, ou bien dès que des signes de fatigue sont visibles.
Encourager et valoriser
Les enfants présentant une dyspraxie sont souvent confrontés à l’échec. C’est pourquoi, il est nécessaire de valoriser leurs compétences et leur progrès, mais aussi de les encourager à répéter plusieurs fois une action afin de l’automatiser. De plus, il ne faut pas hésiter à utiliser différentes méthodes d’apprentissages pour trouver celle qui conviendra le mieux.
Outils pédagogiques
Plusieurs outils existent pour faciliter les apprentissages scolaires : guides doigts pour placer correctement ses doigts sur le stylo, compas avec sécurité, ciseaux sans effort ou avec ressort, règle avec poignée et graduation simplifiée… Concernant l’écriture, un ordinateur peut être mis en place en cas de difficultés trop importantes.
Questions les plus fréquentes sur le TDC
Qu’est-ce que le trouble développemental de la coordination (TDC)
Le trouble développemental des coordinations (TDC) est un trouble du neurodéveloppement affectant la coordination et la motricité.
Comment reconnaître les signes du TDC chez un enfant
Les signes incluent une maladresse marquée, un équilibre fragile, et des difficultés dans l’accomplissement des gestes quotidiens.
Le trouble développemental de la coordination (TDC) est-il la même chose que la dyspraxie
Oui, le TDC était autrefois appelé dyspraxie. Le terme a été mis à jour pour mieux refléter les caractéristiques du trouble.
Quels professionnels consulter pour le TDC
Les ergothérapeutes, psychomotriciens, neuropsychologues, et orthophonistes peuvent accompagner les enfants ayant un trouble développemental de la coordination (TDC).
Quelles sont les adaptations possibles pour un enfant avec un TDC en milieu scolaire
Des adaptations pédagogiques incluent l’utilisation d’outils ergonomiques, le séquencement des tâches, et des pauses fréquentes pour éviter la fatigue.
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