Phobie scolaire : comment aider son enfant ?
Reconnue comme un trouble psychologique lié à l’anxiété, la phobie sociale aussi appelée « refus scolaire anxieux » touche de plus en plus d’enfants et d’adolescents. Très longtemps considérée comme étant un caprice, Marinette Ingrid, praticienne en psychothérapie et psychanalyse vous explique pourquoi cet état de détresse n’a absolument rien de volontaire.
La phobie scolaire, c’est quoi ?
La phobie scolaire, c’est un mélange de plusieurs manifestations comportementales qui sont régies par la peur de se retrouver dans un établissement scolaire. Le besoin d’aller en cours est ressenti. Cependant, celui qui souffre de cette phobie n’arrive pas à y aller ou à y rester. En effet, il est retenu par des raisons et symptômes qui sont hors de son contrôle. Attention, il ne faut pas le confondre avec le décrochage scolaire. Ces derniers n’ont rien à voir.
Qui est touché par la phobie scolaire ?
L’enfant et l’adolescent peuvent être touchés par ce trouble qui crée de grandes angoisses et ôte tout sens de sécurité, en allant jusqu’à créer des blocages émotionnels de taille.
Quelles sont les causes de la phobie scolaire ?
Nombreux sont les facteurs qui peuvent réveiller la phobie scolaire, par exemple :
- le harcèlement scolaire
- l’angoisse de séparation
- l’anxiété sociale
- les troubles de l’apprentissage ou du développement
- le deuil
- les séparations ou divorces
- le manque d’intégration sociale
- les déménagements
- le covid-19
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la phobie scolaire varient en fonction de l’âge de l’enfant ou de l’adolescent. Ils peuvent aussi varier en fonction de sa personnalité et du foyer dans lequel il grandit.
Chez les plus petits, les somatisations sont souvent des maux de ventre, des palpitations, des maux de tête et des nausées accompagnées d’expressions de caractère comme des crises de larmes ou des refus catégoriques de sortir de la maison qui peuvent même pousser l’enfant à se cacher.
Chez les plus grands, les mêmes somatisations seront présentes, mais d’autres symptômes pourront s’y attacher comme des crises d’angoisse, de l’automutilation, des insomnies, des accès de colère et bien plus.
Accompagnés de ces symptômes et autres caractéristiques, plusieurs comportements peuvent aussi se manifester chez les enfants et les adolescents, par exemple :
- Ils peuvent mettre des négociations en place avec leurs parents ou tuteurs où ils promettront d’aller en cours le lendemain en essayant de se convaincre eux-mêmes, mais ils n’arriveront pas à s’y rendre
- Ils peuvent se mettre à supplier de ne pas les faire quitter le domicile
- dans les cas où ils réussiront à se rendre dans leurs établissements ils risquent de passer la plupart de leur temps à l’infirmerie
- Ils auront également tendance à faire l’école buissonnière, ce qui peut créer un absentéisme à conséquences.
Comment diagnostiquer la phobie scolaire ?
Bien que de nombreuses pistes soient disponibles afin de mieux reconnaître la phobie scolaire, chaque enfant est différent et leurs expériences ne seront pas toujours similaires. Cela rend le diagnostic de ce trouble assez difficile et long parfois. Cela est d’autant plus délicat, lorsque les enfants sont petits et qu’ils ont encore du mal à exprimer leurs ressentis ou à mettre des mots sur leurs difficultés en milieu scolaire.
Toutefois, suite à l’acquisition d’informations sur le quotidien de l’enfant ou de l’adolescent, un diagnostic ou une hypothèse seront posés et le concerné pourra recevoir un suivi et un accompagnement professionnel qui l’aidera. N’oublions pas non plus que l’investissement des parents est également très important.
Comment la traiter ?
Dans le cadre thérapeutique, la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent aura comme mot d’ordre : la patience. L’enfant et son ou ses parents devront s’adapter aux conséquences causées par la phobie scolaire comme la déscolarisation temporaire, l’installation de cours à domicile ou la recherche d’un établissement qui propose un parcours différent [soins + études].
En outre, la psychothérapie permettra à l’enfant ou l’adolescent d’identifier ses peurs, de reprendre confiance en lui, d’avancer à son rythme, de se fixer quelques objectifs progressivement afin de retrouver son autonomie, mais surtout sa sérénité. Bien que ce soit l’enfant ou l’adolescent qui refuse de se rendre à l’école ou en cours, son désir reste tout de même d’y aller et de suivre une scolarité normale.
Ce qu’il faut retenir est très simple : l’enfant ou l’adolescent qui souffre d’une phobie sociale n’en est pas responsable et avec un accompagnement adéquat ainsi qu’assez de bienveillance, il pourra s’en sortir.
Marinette Ingrid – Praticienne en psychothérapie et psychanalyse