L’impact de la thyroïde sur le cycle menstruel
La thyroïde, une glande en forme de papillon située à la base du cou, joue un rôle crucial dans la régulation de divers processus corporels, notamment le métabolisme, la croissance et le développement. Les dysfonctionnements thyroïdiens, tels que l’hypothyroïdie (thyroïde sous-active) et l’hyperthyroïdie (thyroïde hyperactive), peuvent avoir des répercussions significatives sur le cycle menstruel des femmes. Comprendre ces effets est essentiel pour gérer au mieux la santé reproductive et générale.
Symptômes des troubles thyroïdiens
Les troubles thyroïdiens peuvent manifester divers symptômes :
- Hypothyroïdie : fatigue, gain de poids, peau sèche, intolérance au froid, cheveux et ongles fragiles, dépression.
- Hyperthyroïdie : perte de poids, nervosité, tremblements, sueurs excessives, palpitations, intolérance à la chaleur.
Prévalence des troubles thyroïdiens
En France, les troubles thyroïdiens touchent environ 5 % de la population, avec une prédominance chez les femmes. À l’échelle mondiale, ces affections affectent des millions de personnes, les femmes étant plus susceptibles d’en souffrir, notamment pendant les périodes de fluctuations hormonales telles que la grossesse et la ménopause.
Traitements disponibles
Les traitements varient selon le type de dysfonctionnement thyroïdien :
- Hypothyroïdie : administration d’hormones thyroïdiennes synthétiques.
- Hyperthyroïdie : médicaments antithyroïdiens, iode radioactif ou chirurgie en cas de résistance aux traitements médicaux.
Prévention des troubles thyroïdiens
Il n’est pas toujours possible de prévenir les troubles thyroïdiens, mais une surveillance régulière, une alimentation équilibrée riche en iode (poissons, produits laitiers), et une gestion efficace du stress peuvent aider à minimiser les risques.
Fatigue, prise de poids, règles abondantes, hypofertilité … et si c’était la thyroïde ? Sous-diagnostic, errance médicale, souffrance des femmes : la thyroïde n’a pas fini de faire parler d’elle ! Quel est l’impact de la thyroïde sur le cycle menstruel ?
Je m’appelle Cécile Zundel, naturopathe spécialisée dans les troubles gynécologiques et thyroïdiens.
Ma méthode : Thyroïde Empower a été créé afin d’aider les femmes en hypothyroïdie à réguler naturellement leurs hormones pour atténuer durablement leurs symptômes.
Je propose cette méthode à travers des coachings en ligne, individuels et de groupe.
Également Ambassadrice du fantastique mouvement Kiffe Ton Cycle, j’œuvre à leurs côtés pour reconnecter les femmes à leur cycle féminin.
Je suis active sur Instagram où vous pourrez accéder à des lives et de nombreuses informations sur ces sujets (@cecile.naturopathe). Mon site internet vous fournira plus d’informations sur mes accompagnements : cecilenaturo.com.
Qu’est-ce que la thyroïde ?
La thyroïde est la cheffe d’orchestre de nos hormones ! Elle mesure 4 cm sur 2 cm, pèse une vingtaine de grammes mais a une influence majeure sur toutes les fonctions de notre corps. Et ressemble à un papillon qui se serait placé à la base de notre cou.
Elle pourrait s’apparenter à la “chaudière” de notre corps. Elle sécrète des hormones thyroïdiennes dont le rôle majeur est d’aller activer toutes nos cellules pour leur permettre de produire de l’énergie.
Notre thyroïde a une importance capitale sur de nombreuses fonctions de notre organisme. Comme la production de chaleur, la régulation du système digestif, du système nerveux, du système cardio-vasculaire.
Comment fonctionne-t-elle ?
La thyroïde est activée par des messages ou hormones sécrétées par notre cerveau. L’hypothalamus envoie le message TRH (Thyrotropin-Releasing Hormone) à l’hypophyse qui envoie le message TSH (Thyroid-Stimulating Hormone) à notre thyroïde.
Elle reçoit l’ordre d’augmenter ou de diminuer la production d’hormones selon les besoins de notre corps. Si pas assez d’hormones thyroïdiennes : la TSH augmente pour que la thyroïde en produise plus. Si trop d’hormones : la TSH diminue pour que la thyroïde en produise moins.
Il existe différents types d’hormones thyroïdiennes dont les T3 et les T4. Dans notre circulation sanguine, 90% d’hormones T4 sont relâchées pour 10% de T3. Il est essentiel de comprendre que seules les hormones T3 sont actives. Je précise également que l’on parle beaucoup d’iode lorsque l’on parle de thyroïde : c’est parce que le chiffre dans T3 ou T4 correspond au nombre d’atomes d’iode.
A partir de là commence un vrai parcours pour nos hormones thyroïdiennes, avec UN objectif : parvenir à l’intérieur du noyau de nos cellules pour agir !
Le parcours des hormones thyroïdiennes
Première étape (et pas des moindres) : les T4 doivent être converties en T3. Cela se passe partout dans le corps, essentiellement dans notre foie (qui doit être en forme) mais aussi dans le cœur, les intestins (attention aux déséquilibres de la flore intestinale), les muscles, le cerveau… Et en présence de vitamines et minéraux spécifiques dont magnésium, vitamine B12, fer, zinc, sélénium…!
Deuxième étape : nos T3 doivent entrer dans nos cellules puis dans le noyau de nos cellules pour agir. Là aussi attention aux carences car ces étapes nécessitent notamment des apports suffisants en vitamine D, vitamine A et oméga 3.
Pour complexifier notre affaire, les perturbateurs endocriniens vont brouiller les pistes. Freiner les conversions et faciliter la synthèse de R-T3 (ou Reverse-T3), une “voie de garage” qui peut bloquer les récepteurs à l’entrée des cellules.
Le stress chronique est également un des grands facteurs de ralentissement de notre fonction thyroïdienne.
L’impact de la thyroïde sur l’ovulation
La fonction thyroïdienne joue un rôle majeur sur le fonctionnement de notre cycle féminin et donc sur notre fertilité.
Un point essentiel à noter est que notre hormone thyroïdienne active T3 est nécessaire à la fabrication des hormones clés de notre cycle menstruel. Cette synthèse s’effectue majoritairement dans nos ovaires : oestrogènes par les folicules et progestérone par le corps jaune (suite à l’ovulation, le folicule contenant l’ovocyte se transforme en corps jaune qui va synthétiser de la progestérone).
On a besoin de nos oestrogènes pour permettre à l’ovulation d’avoir lieu. Mais on a aussi besoin de notre progestérone pour faciliter la potentielle nidification de l’œuf.
Et pour ovuler on a également besoin d’énergie !
Une hypothyroïdie peut donc générer des troubles de notre cycle menstruel et de notre fertilité. L’hypothyroïdie est le 2ème facteur d’hypofertilité !
Comment la thyroïde influe-t-elle sur le cycle menstruel ?
Des cycles très irréguliers et anovulatoires peuvent apparaître, ce qui peut perturber un projet de grossesse en cours. Je conseille vraiment à toutes les femmes qui sont en projet bébé d’effectuer, a minima, une iodurie des 24h et un dosage du sélénium, pour identifier des potentielles carences (très fréquent) et de se complémenter dès maintenant et pendant toute la grossesse si besoin (la thyroïde de la maman est extrêmement sollicitée lors du 1er trimestre) !
Des fausses couches à répétition peuvent également sonner l’alarme et amener à creuser la piste d’hypothyroïdie en effectuant un bilan complet.
Des troubles de l’ovulation vont impacter notre production de progestérone. Cette hormone est essentielle pour contrebalancer les effets de nos oestrogènes, surtout en phase prémenstruelle. Des symptômes physiques (douleurs aux seins, troubles digestifs, rétention d’eau, prise de poids, migraine, …) et psychologiques (anxiété, déprime, irritabilité…) peuvent apparaître dans cette deuxième partie de notre cycle. C’est ce que l’on appelle un syndrôme prémenstruel (SPM) et il peut être intense en cas d’hypothyroïdie.
Des règles abondantes voire hémorragiques peuvent également être révélatrice d’une hypothyroïdie (les autres causes doivent être éliminées : kyste, endométriose, fibrome…). En effet, les hormones thyroïdiennes jouent sur les facteurs de coagulation et cela peut amener à un excès de menstruations.
Voilà un extrait du lien qu’entretiennent nos hormones thyroïdiennes et “féminines”. De nouvelles études sont nécessaires pour approfondir toutes ces relations et aider les femmes à comprendre ce qu’il se passe dans leur corps et leur cycle menstruel.
L’impact de la thyroïde sur le cycle menstruel est donc évident !
Les signes d’un problème de thyroïde
Les symptômes sont très variés, ceux que l’on retrouve le plus souvent en cas d’hypothyroïdie sont : fatigue chronique, manque d’énergie, prise de poids difficilement contrôlable, frilosité (extrémités froides), troubles digestifs (constipation, reflux et brûlures gastriques), douleurs articulaires (surtout le matin), dépression (moral en montagnes russes), hypotension, troubles de la concentration et de la mémoire…
Au niveau gynécologie, on retrouvera notamment : des cycles irréguliers, souvent anovulatoires, des menstruations abondantes et souvent douloureuses, un syndrome menstruel très intense, des fausses couches à répétition, de l’infertilité ou hypofertilité, une libido en chute, des sécheresses vaginales, un historique de fibrome, kyste, endométriose, SOPK (syndrôme des ovaires polykystiques), parfois une aménorrhée (absence de cycle).
Dans le cas d’une hyperthyroïdie on retrouvera : palpitations, tremblements, nervosité, crise de panique, insomnie, bouffées de chaleur, transit accéléré, perte de poids importante sans perte d’appétit, cycles courts et pertes peu abondantes, cycles anovulatoires et également parfois aménorrhée.
Je précise que l’on peut être en hypo ou hyperthyroïdie sans pour autant cocher toutes ces cases.
L’hypothyroïdie : qu’est-ce que c’est ?
Il existe différents dérèglements de la fonction thyroïdienne. Le cas le plus courant est l‘hypothyroïdie (90%). Pas assez de T3 qui arrivent à destination. Une fonction thyroïdienne en sous-régime. Je parle bien de “fonction thyroïdienne” et non de “thyroïde” car on peut être en hypothyroïdie alors même que notre thyroïde fonctionne bien. C’est le cas par exemple avec les “hypothyroïdies fonctionnelles” qui se créent à cause de carences nutritionnelles.
La thyroïde sera affectée notamment chez les femmes atteintes de la thyroïdite d’Hashimoto. Une pathologie auto-immune qui génère la destruction progressive de la thyroïde.
Prendre soin de sa thyroïde
Un suivi médical adapté est nécessaire : le naturopathe n’intervient absolument pas sur le diagnostic et le traitement proposé (si besoin).
En parallèle, traitement médical ou pas, il est possible de soutenir globalement son corps pour l’aider à reprendre la main et réguler naturellement nos hormones. C’est un investissement personnel qui implique des changements dans notre mode de vie pour une atténuation durable des symptômes. Tout le monde est capable d’agir sur sa santé !
Concrètement, cela implique de mon point de vue : une remontée des carences identifiées à partir d’un bilan complet, un rééquilibrage alimentaire, une régulation de son stress, une limitation des perturbateurs endocriniens, une détox douce et régulière de son organisme, un travail sur ses intestins (surtout si Hashimoto), une reconnexion à son cycle menstruel (pour en faire une force) et une ouverture vers nos émotions.
Parcours de soins pour les troubles thyroïdiens
Consulter les bons professionnels de santé est crucial pour diagnostiquer et traiter efficacement les troubles thyroïdiens et leurs impacts sur le cycle menstruel.
Consultation initiale et diagnostic
Le parcours de soins commence souvent par une consultation chez un généraliste qui, après un examen clinique et des analyses sanguines (dosage de la TSH, T3, T4), peut orienter vers un endocrinologue.
Suivi et traitement après diagnostic
Une fois le diagnostic posé, un suivi régulier avec un endocrinologue est essentiel. Des ajustements de traitement peuvent être nécessaires, et des consultations fréquentes sont recommandées, notamment lors de changements hormonaux significatifs (grossesse, ménopause).
Articles qui pourraient vous intéresser :
- Menstruations et alimentation : réduire les douleurs : https://www.doctoome.com/blog/menstruations-et-alimentation/
- Les plantes pour soulager les douleurs menstruelles : https://www.doctoome.com/blog/les-plantes-pour-soulager-les-douleurs-menstruelles/