Le jeûne intermittent
Alimentation, activité physique, sommeil

Le jeûne intermittent

Le jeûne intermittent fait de plus en plus d’adeptes, surtout dans le but d’une perte de poids, cependant cette méthode est-elle vraiment aussi efficace que l’on ne le croit.

Pauline Budynski

Pauline BUDYNSKI, diététicienne-nutritionniste en activité libéral, 24 ans, passionnée de nutrition depuis toujours. J’ai pour objectif de faire disparaître ces fameuses images de régimes trop restrictifs qui n’apportent rien de bon mis à part de la frustration, de potentielles carences et ce célèbre effet « yoyo ».

Le jeûne intermittent, qu’est-ce que c’est ?

Le principe du jeûne est relativement simple : l’idée est d’alterner une phase d’alimentation et une phase de «privation», afin de laisser l’organisme au repos.

Une des méthodes les plus populaires, la 16:8, réduit la fenêtre de temps où l’on peut manger à 8 heures par jour, suivie de 16 heures de jeûne (généralement, on saute le petit déjeuner).

Nous pouvons boire pendant cette période, et consommer du thé et/ou du café sans sucre.

Quel est l’intérêt de faire un jeûne intermittent ? 

Lorsque nous ne mangeons pas pendant un certain temps, le corps va puiser dans ses réserves glucidiques dans un premier temps, puis dans les graisses viscérales.

Ne pas manger pendant plusieurs heures, engendre un stress car l’organisme ne reçoit plus l’énergie dont il a besoin habituellement pour fonctionner. Il va donc forcément puiser dans ses réserves pour continuer à alimenter ses organes vitaux. Progressivement, notre corps utilise davantage ces acides gras, qui sont convertis par le foie en corps cétoniques pour que le corps puisse fonctionner correctement. Cela aurait des effets favorables sur la pression artérielle, le métabolisme énergétique et le cerveau en particulier.

Quels bienfaits pour votre organisme ?

Le jeûne peut avoir un effet bénéfique en stabilisant la glycémie (taux de sucre dans le sang), on évite le pic d’insuline (hormone qui permet de faire diminuer le taux de sucre dans le sang) et donc le risque d’hypoglycémie réactionnelle (diminution de la glycémie pouvant provoquer la sensation de fatigue) qui engendre souvent des grignotages par confusion entre fatigue et faim.

Il aide aussi à mettre au repos le tube digestif. La digestion est le principal consommateur énergétique de notre organisme, alors, si on ne mange pas pendant un certain temps, les organes tels que l’estomac, le foie, la vésicule biliaire, auront plus de temps pour se mettre au repos et se régénérer.

Cela peut améliorer la digestion et les ballonnements dans certains cas et favorise la régénération cellulaire.

Le jeûne intermittent fait de plus en plus d’adeptes, surtout dans le but d’une perte de poids, cependant cette méthode est-elle vraiment aussi efficace que l’on ne le croit.

Quels peuvent être les risques de faire un jeûne intermittent ?

Il faut faire attention à ce que le déficit calorique ne soit pas trop important.

En effet, un jeûne intermittent bien fait, est un un jeûne qui ne subit aucun déficit calorique. Il faudra donc apporter les calories manquantes du repas supprimé, sur la partie de la journée où nous pouvons manger (soit en augmentant les proportions ou en ajoutant une collation par exemple).

Un déficit calorique trop important pourra certes, vous faire perdre du poids sur le court terme, mais cela ne sera que pendant une courte période. 

Pour la suite, le corps se sentira en danger, et donc se mettra en « Stand by », il stockera d’avantage pour être sûr d’avoir l’énergie nécessaire pour fonctionner.

De plus, cela pourra créer des grignotages importants, jusqu’à causer ce fameux « effet yo-yo », que l’on voit très fréquemment dans de nombreux régimes.

A noter, qu’il n’est pas toujours simple d’arrêter de manger sans se sentir priver / frustrer et que cela peut causer des compulsions importantes pour la suite.

Cela pourra également entrainer une fatigue importante (je rappelle que l’alimentation est votre carburant). 

Forcément, si nous n’apportons pas assez de nutriments, les carences peuvent s’installer sur le long terme, que ce soit en glucides, graisses, protéines mais aussi vitamines et minéraux.

De plus, il est contre-indiqué pour certaines personnes comme : les personnes atteintes de diabète, les femmes enceintes, allaitantes, les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaires, les personnes ayant une insuffisance rénale, enfants, adolescents, personnes âgées.

Les erreurs à éviter

Il faut donc éviter de le faire dans le but d’une perte de poids, et de ne pas manger suffisamment, ou si nous avons des pathologies particulières 

Quel menu type pour un jeûne intermittent ?

Matin : thé sans sucre, et de l’eau

Midi : Pâtes au blé complet, poulet sauce citron et butternut au four + un yaourt nature et un fruit

Collation : 2 tranches de pain de seigle, purée d’amandes, un fruit et 2 carrés de chocolat

Dîner : dahl de lentilles corails aux épinards et riz basmati 

Le jeûne intermittent devrait être un mode de vie que l’on suit car cette méthode nous fait du bien. Certaines personnes se sentent plus en forme, plus concentrées, moins ballonnées… mais il ne devrait pas être utilisé seulement dans le but d’une perte de poids.

J’encourage à être suivie par une diététicienne-nutritionniste si nous souhaitons le mettre en place, pour que le jeûne n’ait pas d’impact néfaste sur votre santé.

Si vous souhaitez perdre du poids, ce n’est pas cette méthode qui vous aidera. Elle ne remplacera en rien une alimentation saine et équilibrée.

Je vous invite également à consulter une diététicienne si vous souhaitez réaliser une perte de poids. 

Par

Pauline Budynski est diététicienne et nutritionniste à Epinal. Elle est spécialisée dans les troubles alimentaires, le rééquilibrage alimentaire, la diététique pédiatrique et le surpoids.