Eviter le surpoids et l’obésité chez les enfants
Depuis la pandémie de Covid-19, la prévalence de l’obésité infantile a considérablement augmenté.
Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révélé qu’en 2023, près de 40 % des enfants dans le monde présentaient un risque accru de surpoids ou d’obésité, contre 30 % avant la pandémie. Aux États-Unis, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont rapporté une augmentation de 22 % de l’obésité infantile entre 2019 et 2022.
Qu’est-ce que l’obésité ?
D’un point de vue médical, l’obésité est un excès de masse grasse entraînant des inconvénients pour la santé. Chez l’enfant, il faut se référer à la courbe du carnet de santé.
L’enfant présente une obésité si son IMC (indice de masse corporelle) se trouve au-dessus de la ligne supérieure de la courbe. Ces courbes de croissance ne sont pas les mêmes pour les filles que pour les garçons.
Pour déceler l’obésité chez l’enfant, on se réfère au percentile, c’est-à-dire la position de la corpulence de l’enfant par rapport aux autres enfants du même âge et du même sexe. Si l’enfant se situe entre le 85ème et le 95ème percentile, il est en surpoids. S’il est au-dessus du 95ème percentile, on parle d’obésité infantile.
Les causes de l’obésité chez les enfants
Une alimentation qui ne correspond pas aux dépenses énergétiques
De nombreux facteurs contribuent à l’obésité :
- Une mauvaise alimentation induite par l’offre de plus en plus grande de l’industrie alimentaire (restauration rapide, plats préparés…), et les publicités massives. Par exemples, celles pour les céréales riches en sucre et peu intéressantes nutritionnellement, qui affichent sur leur emballage des personnages pour attirer les enfants.
- Une alimentation riche en gras, en sel et en sucre favorise l’embonpoint et l’obésité. Par ailleurs, elle entraîne aussi de nombreuses maladies, telles que l’hypertension, le diabète de type 2 et/ou un taux élevé de cholestérol. Les enfants ne sont pas à l’abri de ces maladies.
- Une consommation excessive de sucre, comme les compotes et les jus de fruits, même ceux purs à 100 %, qui ont subi une transformation qui a détruit ou enlevé la portion fibreuse des fruits qu’ils contiennent. Sans la fibre, le sucre est plus facilement transformé en gras qui est alors stocké dans les cellules graisseuses.
- La sédentarité, le manque d’activité physique et le nombre d’heures passées devant les écrans. De manière directe, l’enfant qui pratique une activité de jeu libre ou un sport ne pense pas à grignoter. De plus, les tout-petits qui passent trop de temps assis, particulièrement devant les écrans, ont un sommeil moins réparateur. Cela rend les fringales plus fréquentes le lendemain.
- Les repas pris devant un écran font que l’attention de l’enfant n’est pas dirigée vers son repas. De fait, l’enfant n’est pas en mesure de reconnaître les premiers signaux de satiété que lui envoie son corps. Il a alors tendance à manger plus que son corps en a besoin.
- Les repas mangés rapidement. Lorsqu’un enfant mange vite, il a tendance à manger de plus grandes quantités. Souvent, il aura tendance à se resservir sans avoir eu le temps de ressentir les premiers signaux de satiété.
- Certaines maladies. Des maladies génétiques qui atteignent les zones du cerveau de l’enfant qui sont responsables de l’appétit et de la satiété. Des maladies endocriniennes primaires (l’hypothyroïdie par exemple) ou secondaires (causées par la prise de cortisone systémique et prolongée) qui peuvent également modifier l’appétit et la satiété.
- Le statut socio-économique. Le faible revenu et la faible éducation sont liés à une plus grande consommation de produits très sucrés, salés, gras et ultra-transformés. En effet, ces produit sont souvent moins chers. Cela empêche parfois l’accès aux aliments plus sains.
Antécédent familial
Chez l’enfant, l’obésité n’est pas la même maladie que chez l’adulte. En effet, le rôle de la génétique est prépondérant. Il programme, en quelques sortes, l’enfant à devenir obèse à son tour.
Plus de 150 gènes sont capables de contrôler l’appétit, la sensation de satiété, ainsi que l’absorption et la conversion des aliments par l’organisme. Ces gènes qui favorisent la prise de poids peuvent être transmis par les deux parents. On peut contrôler la génétique en faisant du sport, en mangeant sainement, en dormant suffisamment et en limitant l’utilisation des écrans.
Une insuffisance de sommeil
Un enfant qui ne dort pas assez a tendance à manger plus. Il est alors essentiel qu’il garde son rythme de sommeil pendant les vacances d’été. Il est indispensable qu’il se couche à heure fixe et dorme au minimum 10 heures par nuit.
Prise de poids pendant la grossesse
Les femmes obèses avant d’être enceintes, ont 264% plus de risques de donner naissance à un enfant qui sera lui-même obèse.
Les répercussions de l’obésité chez les enfants
Les répercussions psychologiques
Les effets psychologiques sont généralement plus immédiats que les problèmes physiques. Un surplus de poids et l’obésité peuvent nuire à la santé mentale d’un enfant. En effet, il aura plus de risques d’avoir une faible estime de soi, de vivre de l’anxiété , de présenter des symptômes de dépression. Dans les cas extrêmes, il est susceptible d’avoir des idées noires ou des gestes suicidaires.
L’enfant a tendance à s’isoler socialement, sans compter qu’il est souvent victime de discrimination et de moquerie qui peuvent le marquer de façon permanente. Ainsi, cela peut engendrer des séquelles à long terme.
Les répercussions physiques
Les enfants en surpoids, ou obèses, courent plus de risques, à plus ou moins long terme, de développer des maladies. Il risque de souffrir de résistance à l’insuline ou de diabète de type 2, d’hypertension, d’un taux de cholestérol élevé, de maladies du foie, de maladies cardiovasculaires, de problèmes liés aux articulations, d’asthme, d’apnée du sommeil ou encore de troubles musculo-squelettiques, comme l’ostéoarthrite. Ces troubles peuvent compromettre le jeu libre et les activités sportives de certains enfants dès la petite enfance.
De plus, l’obésité infantile augmente les risques d’anémie, carence en fer, chez les enfants de 1 à 3 ans, mais aussi de certains types de cancers (cancers de l’endomètre, du sein et du côlon).
Les conseils d’une diététicienne pour prévenir l’obésité chez les enfants
- Favorisez un bon rapport avec la nourriture, encouragez la consommation d’aliments variés et sains.
- Rappelez-vous que vous décidez de la qualité des aliments. votre enfant, lui, décide de la quantité qu’il mange. Proposez une alimentation équilibrée qui apportera les nutriments nécessaires à toute la famille.
- Limitez les aliments gras ou sucrés, mais ne les interdisez pas.
- Privilégiez l’eau lorsque votre enfant a soif. Le jus de fruits, même pur à 100 %, contient beaucoup de sucre et a peu de valeur nutritive. Évitez aussi les boissons sucrées.
- Respectez les horaires de repas et de collations, cela rassurera votre enfant de savoir à quelle heure il pourra manger et apprendra qu’il n’a pas besoin de « faire de réserves ».
- Éteignez les écrans lorsque vous mangez pour rester à l’écoute des signaux de faim et de satiété.
- Entreprenez ces changements petit à petit pour mettre en place de nouvelles habitudes de façon permanente.
- Incitez votre enfant à bouger, jouez avec lui, réduisez le nombre d’heures qu’il passe devant l’écran.
- Evitez de parler de calories ou de mauvais aliments. Lorsqu’un enfant pense que les calories font grossir, il peut arrêter de manger, ce qui peut affecter sa croissance physique et mentale. La qualité est privilégiée mais il n’y a pas de mauvais aliments, juste des aliments à consommer plus ou moins souvent.
- Ne faites pas de commentaires liés au poids de votre enfant. Cela peut modifier de manière importante la construction psychologique de votre enfant et son estime de soi.
Comment accompagner les enfants souffrant d’obésité avec une diététicienne
Accompagnement de l’enfant
Règle numéro une : pas de régimes pour les enfants !
L’enfant est en pleine croissance. Ainsi, des restrictions alimentaires trop sévères pourraient nuire à son développement et à sa santé. Pour la même raison, il ne faut pas lui donner des aliments allégés.
Priver un enfant de nourriture peut aussi avoir des conséquences sur la relation qu’il bâtit avec ses parents, sur les aliments, sur son estime de soi et sur le développement de son autonomie. Il peut développer une préoccupation exagérée envers la nourriture et des troubles du comportement alimentaire, comme commencer à se cacher pour manger ou avoir tendance à manger beaucoup dès qu’il en a l’occasion.
Accompagnement des parents
Il faut agir afin de maîtriser la situation le plus rapidement possible et de stabiliser le poids de l’enfant. Pour cela, l’accompagnement des parents est essentiel afin de les aider à mettre en place de bons comportements alimentaires et un mode de vie sain en famille. Cela permettra à l’enfant d’avoir une croissance et un développement adaptés à son âge.
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