L’alimentation des nourrissons de 0 à 6 mois
Lorsque l’on devient parent, des milliers de questions émergent dont l’une des principales concerne l’alimentation des nourrissons. Nous parlerons ici des nourrissons entre 0 et 6 mois. Une période de forte évolution et de changements qui doit s’appuyer sur une alimentation lactée. Anne-Charlotte Delobelle, diététicienne-nutrionniste vous explique les règles de base !
Après 10 ans passés dans la fonction commerciale au sein d’un grand groupe agro-alimentaire, Anne-Charlotte a souhaité donner un nouveau souffle à sa vie professionnelle. Elle se réoriente alors vers un métier plus en adéquation avec sa personnalité, ses attentes et ses besoins, la diététique. Elle est devenue alors Diététicienne- Nutritionniste en 2012.
Anne-Charlotte est particulièrement intéressée par les problématiques du comportement alimentaire et des troubles des conduites alimentaires ainsi que par la prise en charge des enfants. Elle fait donc partie du réseau REPOP Ile de France (Réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité pédiatrique) depuis plusieurs années. En parallèle, elle a obtenu en 2020 le Diplôme Universitaire « Nutrition et obésité de l’enfant et de l’adolescent ».
Vous pouvez la retrouver au sein du Cabinet Perinat Wagram à Paris (17ème).
De la naissance jusqu’à 3 ans, l’alimentation des nourrissons et de l’enfant en bas âge va largement évoluer.
On distingue 2 grandes périodes :
-Les 4 à 6 premiers mois de la vie : le lait maternel ou les préparations pour nourrissons sont les aliments exclusifs
-Entre 4 mois révolus (jamais avant) et 6 mois révolus : la période de diversification alimentaire avec l’introduction progressive d’autres aliments que le lait, pour amener l’enfant en bas âge vers une alimentation de type adulte. Petit à petit, il va passer à une alimentation variée sauf en ce qui concerne ses apports en lait, qui restent spécifiques.
Comme pour l’adulte, l’alimentation de l’enfant doit procurer du plaisir. Mais il existe malgré tout des règles de base, dont les objectifs sont d’éviter des carences (et parfois des excès) afin de prévenir certains risques nutritionnels ultérieurs. Ici nous parlerons de la première phase, l’alimentation exclusivement lactée.
L’allaitement maternel
L’allaitement au sein est le type d’alimentation idéal pour tous les nourrissons. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande un allaitement au sein. Si possible, l’allaitement doit être de façon exclusif (c’est-à-dire sans compléments de lait infantile) jusqu’à l’âge de 6 mois révolus, et au moins jusqu’à l’âge de 4 mois révolus. Mais même de plus courte durée, l’allaitement reste toujours recommandé. En effet, ses bénéfices sur la santé perdurent après le sevrage, voire à l’âge adulte. Mais la décision d’allaiter appartient à chaque femme, à chaque couple.
Le lait maternel est le mieux adapté aux besoins et au développement du nourrisson, et présente de nombreux avantages nutritionnels et immunitaires. Sauf pour les besoins en vitamine D et K pour lesquels une supplémentation est indispensable pour le nourrisson.
Bénéfices du lait maternel sur la santé du nourrisson
En effet, le lait maternel est constamment adapté aux besoins physiologiques du bébé. Sa composition évolue au fil des semaines mais également pendant la tétée. Au-delà de l’intérêt nutritionnel, l’allaitement maternel présente également des bénéfices pour la santé de l’enfant :
-Permet un développement optimal du nourrisson jusqu’à 6 mois, en particulier du système nerveux central
-Constitue un facteur de prévention pour les maladies du tube digestif
-A un effet protecteur vis-à-vis de la survenue de l’obésité et du diabète
-Aide à limiter les risques d’allergies alimentaires chez l’enfant, surtout chez ceux ayant des prédispositions familiales
La tétée
Le nourrisson doit téter le plus tôt possible après l’accouchement. C’est important afin qu’il puisse bénéficier du colostrum mais aussi pour favoriser la montée de lait. Il n’existe aucune règle concernant le nombre et la fréquence des tétées. L’allaitement doit se faire à la demande du nourrisson. C’est l’enfant qui gère lui-même la quantité ingérée, la durée et le rythme des tétées. C’est la meilleure façon de satisfaire les besoins du bébé et d’avoir suffisamment de lait les premiers jours. En général, il y a 6 à 8 tétées par jour le 1er mois, de 10 à 20 minutes environ. Puis elles s’espacent par la suite. Contrairement à certaines idées reçues, il est inutile de donner des biberons d’eau au nourrisson entre les tétées.
A partir du moment où la mère doit reprendre son activité professionnelle ou si la croissance de l’enfant devient insuffisante, l’utilisation complémentaire de biberons de lait infantile 1er âge devient indispensable.
Le sevrage
Lorsque le nourrisson passe définitivement du lait maternel à une préparation infantile, c’est la période de sevrage. Le sevrage doit être progressif. Etalé sur 1 à 2 semaines, il remplace petit à petit une tétée par un biberon.
Pour les nourrissons non allaités, la mère donnera à son enfant dès la naissance un lait infantile 1er âge qui contient tous les nutriments dont l’enfant a besoin pour se développer.
Les préparations de biberon pour les nourrissons
Les laits infantiles ont avant tout pour objectif de se rapprocher au maximum de la composition du lait de mère, qui est la référence absolue. Par ailleurs, les laits infantiles permettent de plus en plus de lutter contre les troubles digestifs des nourrissons. Par exemple, les problèmes de régurgitations, coliques, constipation, selles molles…
Ils permettent aussi de prévenir l’apparition ultérieure de certaines pathologies comme l’allergie. Chaque préparation destinée aux nourrissons est soumise à une réglementation stricte. Cette réglementation est régie par la directive de la Commissions européenne du 22 décembre 2006 (2006/141/CE).
Jusqu’à la diversification, l’enfant est nourri exclusivement avec un lait 1er âge standard (ou lait pour nourrissons standard). « Officiellement », la mère pourra introduire un lait 2ème âge standard (ou lait de suite standard) lorsqu’au moins un repas est totalement diversifié.
Etant donné que la diversification de l’alimentation entraîne nécessairement une diminution du volume ingéré de lait, les divers composants des laits de suite sont pour la plupart en concentration plus élevée que dans les laits pour nourrissons (excepté pour les lipides, seul nutriment dont le pourcentage des apports énergétiques diminue avec l’âge de l’enfant).
Pour conclure, pas de panique si cela ne se passe pas pour vous exactement comme décrit. Le plus important est de demander conseil à votre pédiatre, sage-femme ou diététicienne-nutritionniste si vous avez un doute.
Anne-Charlotte Delobelle – Diététicienne-Nutritionniste