Cancer du sein : interview d’Éloïse, étudiante sage-femme

Dans le cadre d’Octobre Rose, Éloïse, @study.tomidwifery, étudiante sage-femme, a accepté cette interview pour parler du cancer du sein.

« Je suis Éloïse, étudiante sage-femme en 5e année. […] Ces dernières années, notamment dans le cadre d’Octobre Rose, vous avez dû entendre beaucoup parler d’auto-palpation, donc le fait de se palper soi-même les seins à la maison. 

[Depuis 2023,], il y a de nouvelles recommandations par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, qui favoriseraient plutôt le suivi annuel chez votre gynécologue, médecin ou sage-femme, où vous effectuerez cette palpation avec le professionnel de santé, puisque ça engendrerait moins de stress et d’examen supplémentaire que l’auto-palpation. 

Bien sûr, [l’auto-palpation] concerne toujours les personnes qui ont des antécédents, notamment dans la famille par exemple, ou personnelles, et s’il y a le moindre doute, évidemment, il ne faut pas hésiter à consulter. »

À quel âge conseillez-vous de commencer les dépistages, et à quelle fréquence devraient-ils être effectués ? 

« Pour ce qui est de l’âge et de la fréquence du dépistage du cancer du sein, on est sur une mammographie tous les deux ans de 50 à 74 ans, à ajouter à votre consultation annuelle chez le médecin traitant, gynécologue ou sage-femme, durant laquelle vous pourrez réaliser votre palpation et le dépistage du cancer du col de l’utérus, de 25 à 65 ans par votre frottis puis test HPV. Donc tous les ans chez votre sage-femme, gynécologue, ou médecin traitant : la palpation par le professionnel de santé. »

Quel est l’impact du cancer du sein sur la santé reproductive et hormonale des patientes ? 

« Pour une grossesse à prévoir dans le cadre d’un cancer du sein qui serait survenu jeune, avant une conception, on dit en général que la conception est conseillée 2 à 3 ans après la fin des traitements. 

Dans ce cas-là aussi, pour un cancer du sein qui aurait été précoce, il y aura peut-être des tests génétiques qui vous seront proposés pour vérifier qu’il n’y ait pas un gène qui a été muté, et pour votre famille également. »

Comment accompagnez-vous émotionnellement les patientes dans leur parcours de soins avant et après un diagnostic de cancer du sein ? 

« Le cancer du sein, comme vous le savez, touche de nombreuses femmes en France, et nous sommes donc d’un grand soutien pour ces patientes. Nous dépistons, mais nous les accompagnons également ; on a plein de professionnels de santé qui sont là pour ces femmes ; les sages-femmes, les gynécologues, les oncologues, qui traitent les cancers, les psychologues pour en discuter, les assistantes sociales si besoin, il y a aussi beaucoup d’associations de patientes donc il faut voir en fonction des villes. Également, tout ce qui est kiné, pour vraiment leur assurer une bonne réadaptation après. »

En tant que sage-femme, quels conseils donneriez-vous aux femmes pour favoriser la prévention du cancer du sein dans leur quotidien ? 

« Ce sont vraiment tous les conseils qu’on peut donner pour être en bonne santé, pour éviter toutes ces maladies, tous ces cancers : notamment une bonne alimentation, une alimentation équilibrée, une bonne hydratation, ça fait partie de la même catégorie. Un bon sommeil aussi c’est important pour que vous soyez en bonne santé, une activité physique, adaptée, régulière. Il faut limiter la sédentarité. Tout cela permet de limiter tous les facteurs de risque de nombreuses maladies. »

Existe-t-il des facteurs de risques spécifiques que vous conseillez aux femmes de surveiller pour prévenir le cancer du sein ? 

« On retrouve donc toujours l’alcool, le tabac, les drogues, l’alimentation, l’activité physique régulière, et puis effectivement, il y a une part de génétique. Donc dans ce cas-là souvent, vous le savez, dans vos familles, dans les consultations d’oncogénétiques, où on verra s’il y a un gène ou non notamment BRCA 1 ou 2 et qui fera que vous aurez un autre dépistage, ce sera pas le dépistage organisé, mais plutôt le dépistage personnalisé. 

Pensez vraiment à consulter votre professionnel de santé chaque année, c’est important pour votre santé ! »

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