
Séquelles COVID sur les poumons : causes, symptômes et prise en charge
Les séquelles pulmonaires post-COVID représentent un ensemble de manifestations respiratoires persistantes après une infection au SARS-CoV-2. Ces complications peuvent survenir même après des formes modérées de la maladie et affecter significativement la qualité de vie des patients. Selon les données de l’INSERM, entre 10% et 30% des personnes ayant contracté le COVID-19 développent des symptômes respiratoires qui perdurent au-delà de trois mois après l’infection initiale.
Ces séquelles constituent un véritable défi médical et un enjeu de santé publique majeur. Le terme « covid long respiratoire » désigne spécifiquement la persistance de symptômes pulmonaires comme l’essoufflement, la toux chronique ou la diminution des capacités respiratoires. La compréhension et la prise en charge adaptée de ces séquelles covid poumons nécessitent une approche multidisciplinaire impliquant pneumologues, radiologues et spécialistes de la réadaptation.
Cet article fait le point sur les mécanismes responsables de ces lésions, les manifestations cliniques observées et les solutions thérapeutiques actuellement disponibles pour les patients concernés.
Mécanismes des lésions pulmonaires post-COVID
L’infection par le SARS-CoV-2 peut entraîner des altérations durables du tissu pulmonaire par différents mécanismes physiopathologiques. Ces mécanismes expliquent la persistance des symptômes respiratoires longtemps après la phase aiguë de l’infection.
Inflammation et fibrose pulmonaire
Le COVID-19 induit une réponse inflammatoire excessive au niveau des poumons, caractérisée par une « tempête cytokinique ». Cette inflammation intense provoque des dommages alvéolaires diffus qui peuvent évoluer vers une fibrose pulmonaire. La fibrose correspond à un remplacement du tissu pulmonaire normal par du tissu cicatriciel plus rigide et moins fonctionnel.
Selon les données de la Haute Autorité de Santé (HAS), environ 20% des patients hospitalisés pour COVID-19 sévère présentent des signes de fibrose pulmonaire lors du suivi à long terme. Cette fibrose se caractérise par une augmentation du tissu conjonctif interstitiel, avec épaississement des septa alvéolaires et altération de l’architecture pulmonaire.
Les scanners thoraciques de contrôle montrent fréquemment des images en « verre dépoli » persistantes, des réticulations et des bronchiectasies de traction, signes évocateurs d’une fibrose débutante ou installée. Ces lésions peuvent être plus ou moins étendues et conditionnent en partie la sévérité des symptômes.
Impact sur les échanges gazeux
Les lésions pulmonaires post-COVID altèrent la fonction principale du poumon : assurer les échanges gazeux entre l’air et le sang. Plusieurs mécanismes contribuent à cette perturbation :
- Réduction de la surface d’échange alvéolaire due à la fibrose
- Épaississement de la barrière alvéolo-capillaire limitant la diffusion de l’oxygène
- Altération de la microcirculation pulmonaire liée aux phénomènes thrombotiques
- Déséquilibre des rapports ventilation/perfusion dans les zones atteintes
Ces anomalies physiologiques se traduisent par une diminution mesurable de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO), paramètre fonctionnel qui reflète l’efficacité des échanges gazeux. Une étude française publiée dans la Revue des Maladies Respiratoires a montré que 56% des patients présentaient une DLCO abaissée trois mois après l’infection.
| Caractéristique | Poumon sain | Poumon post-COVID |
|---|---|---|
| Structure alvéolaire | Architecture normale, parois fines | Épaississement des parois, désorganisation |
| Tissu interstitiel | Quantité normale | Augmenté, présence de fibrose |
| Capillaires pulmonaires | Réseau dense et fonctionnel | Raréfaction, zones thrombosées |
| Capacité de diffusion | Normale (80-120%) | Diminuée (<80% des valeurs prédites) |
| Aspect radiologique | Transparent, trame normalement visible | Opacités en verre dépoli, réticulations |
Symptômes respiratoires persistants
Les séquelles pulmonaires du COVID-19 se manifestent par divers symptômes respiratoires qui peuvent persister plusieurs mois, voire années après l’infection. Ces symptômes varient en intensité et retentissent significativement sur la qualité de vie des patients.
Essoufflement et dyspnée
La dyspnée, ou sensation de manque d’air, constitue le symptôme principal du covid long respiratoire. Elle se caractérise par une difficulté respiratoire survenant pour des efforts d’intensité variable selon la gravité des séquelles. On distingue plusieurs formes :
- Dyspnée d’effort : apparaît lors d’activités physiques d’intensité croissante selon la sévérité
- Dyspnée paroxystique : survient par crises, parfois déclenchées par des facteurs spécifiques
- Dyspnée de repos : présente même en l’absence d’effort, dans les cas les plus sévères
L’échelle mMRC (modified Medical Research Council) permet d’évaluer objectivement le degré de dyspnée, de 0 (dyspnée uniquement pour des efforts importants) à 4 (dyspnée au moindre effort, empêchant de sortir de chez soi). Une étude italienne publiée dans BMJ Open a montré que 43% des patients présentaient une dyspnée de grade 1 ou plus six mois après l’infection COVID-19.
Cette dyspnée post-covid s’explique par la combinaison des lésions parenchymateuses, des troubles de la diffusion alvéolo-capillaire et parfois d’une composante anxieuse associée.

Toux chronique et autres manifestations
Outre la dyspnée, les patients présentant des séquelles covid poumons peuvent souffrir de plusieurs autres symptômes respiratoires :
- Toux chronique : persistante au-delà de 8 semaines après l’infection, généralement sèche et irritative
- Expectoration : parfois présente, généralement en faible quantité
- Douleurs thoraciques : sensation d’oppression ou douleurs intercostales
- Hyperréactivité bronchique : sensibilité accrue aux irritants respiratoires (froid, pollution, odeurs fortes)
Une étude observationnelle menée par la Société de Pneumologie de Langue Française a observé que la toux chronique concernait environ 25% des patients à trois mois post-COVID, et persistait chez 10% d’entre eux à six mois.
Ces symptômes s’accompagnent fréquemment de manifestations extra-respiratoires du covid long : fatigue chronique, brouillard mental, troubles du sommeil, douleurs musculo-squelettiques. Cette constellation de symptômes constitue le « syndrome post-COVID » reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Combien de temps durent les séquelles respiratoires du COVID ?
La durée des séquelles respiratoires post-COVID est variable. Pour la majorité des patients, une amélioration progressive est observée dans les 3 à 6 premiers mois. Cependant, environ 10% des personnes présentent des symptômes persistants au-delà d’un an. Les formes sévères initiales avec hospitalisation en réanimation sont associées à un risque accru de séquelles à long terme. Un suivi médical régulier est recommandé pour évaluer l’évolution.
Parcours de soins et réhabilitation
La prise en charge des séquelles pulmonaires post-COVID nécessite une approche structurée, associant évaluation précise des atteintes et mise en œuvre d’un programme de réhabilitation adapté à chaque patient.
Examens de suivi pneumologique
Le bilan initial d’un patient présentant des symptômes respiratoires persistants après un COVID-19 repose sur plusieurs examens complémentaires :
- Épreuves Fonctionnelles Respiratoires (EFR) : évaluent les volumes pulmonaires, les débits bronchiques et la capacité de diffusion du CO (DLCO)
- Scanner thoracique haute résolution : détecte les anomalies parenchymateuses résiduelles (verre dépoli, réticulations, fibrose)
- Test de marche de 6 minutes : mesure la désaturation à l’effort et la distance parcourue
- Gazométrie artérielle : évalue les échanges gazeux au repos
- Échographie cardiaque : recherche une hypertension pulmonaire associée
Ces examens permettent d’établir un bilan initial complet et servent de référence pour évaluer l’évolution au cours du suivi. La HAS recommande une réévaluation à 3, 6 et 12 mois pour les patients présentant des symptômes persistants.
Le pneumologue interprète l’ensemble des résultats pour déterminer le type et la sévérité des atteintes, et proposer une stratégie thérapeutique personnalisée.
Techniques de réadaptation respiratoire
La réhabilitation respiratoire constitue un élément central de la prise en charge des séquelles covid poumons. Elle vise à améliorer les capacités fonctionnelles du patient et réduire l’impact des symptômes sur sa qualité de vie.
Un programme complet associe plusieurs composantes :
- Réentraînement à l’effort : exercices d’endurance adaptés (marche, vélo stationnaire) à intensité progressive
- Kinésithérapie respiratoire : techniques de désencombrement bronchique si nécessaire
- Éducation au contrôle respiratoire : apprentissage de la respiration diaphragmatique, respiration à lèvres pincées
- Renforcement musculaire : ciblant particulièrement les muscles respiratoires accessoires
- Prise en charge psychologique : gestion de l’anxiété respiratoire, techniques de relaxation
L’efficacité de la réadaptation respiratoire a été démontrée par plusieurs études. Une méta-analyse publiée dans le Journal of Rehabilitation Medicine a montré une amélioration significative de la dyspnée, de la distance au test de marche de 6 minutes et de la qualité de vie chez les patients bénéficiant d’un programme structuré.
La durée optimale du programme est généralement de 8 à 12 semaines, avec 2 à 3 séances hebdomadaires. La surveillance régulière permet d’adapter le programme à l’évolution du patient.
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Quels examens pour évaluer les séquelles pulmonaires post-COVID ?
Les principaux examens recommandés sont les Épreuves Fonctionnelles Respiratoires (EFR), un scanner thoracique haute résolution, un test de marche de 6 minutes et une gazométrie artérielle. Ces tests permettent d’évaluer précisément la fonction pulmonaire, de visualiser les lésions parenchymateuses et de quantifier l’impact sur les capacités d’effort et les échanges gazeux.
Comment améliorer sa capacité respiratoire après le COVID ?
La réhabilitation respiratoire est essentielle avec des exercices d’endurance progressive (marche, vélo), des exercices respiratoires spécifiques (respiration diaphragmatique, à lèvres pincées) et un renforcement musculaire adapté. L’arrêt du tabac est impératif. L’hydratation suffisante et une alimentation équilibrée favorisent également la récupération. Un suivi par un kinésithérapeute spécialisé optimise les progrès.
La fibrose post-COVID est-elle réversible ?
La réversibilité de la fibrose post-COVID dépend de son étendue et de sa sévérité. Les lésions légères à modérées peuvent s’améliorer progressivement sur 6 à 12 mois. En revanche, les fibroses étendues et constituées sont généralement peu réversibles. Les corticostéroïdes peuvent parfois limiter l’évolution fibrosante dans les phases précoces, mais leur efficacité reste limitée sur les lésions établies.
Quand consulter un pneumologue après une infection COVID ?
Une consultation pneumologique est recommandée si des symptômes respiratoires (essoufflement, toux) persistent au-delà de 4 semaines après l’infection, en cas de fatigue anormale à l’effort, de douleurs thoraciques persistantes ou de diminution inexpliquée des capacités physiques. Les patients ayant présenté une forme sévère de COVID-19 nécessitant une hospitalisation devraient systématiquement bénéficier d’un suivi pneumologique.
Existe-t-il des traitements spécifiques pour les séquelles pulmonaires ?
Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique ayant prouvé son efficacité contre les séquelles pulmonaires post-COVID. La prise en charge repose principalement sur la réhabilitation respiratoire et les traitements symptomatiques (bronchodilatateurs si composante obstructive, oxygénothérapie si hypoxémie). Des essais cliniques évaluent actuellement l’efficacité d’antifibrosants et d’anti-inflammatoires dans certains cas spécifiques.
Conclusion
Les séquelles covid poumons représentent une complication fréquente de l’infection par le SARS-CoV-2, touchant une proportion significative des patients, même après des formes modérées de la maladie. Ces manifestations respiratoires persistantes, caractérisées principalement par la dyspnée et la toux chronique, s’expliquent par les phénomènes inflammatoires et fibrosants affectant le parenchyme pulmonaire.
L’approche diagnostique repose sur une évaluation complète associant imagerie thoracique et exploration fonctionnelle respiratoire. La prise en charge thérapeutique est centrée sur la réhabilitation respiratoire, avec un programme personnalisé adapté à la sévérité des atteintes et aux capacités du patient.
Si l’évolution est généralement favorable pour une majorité de patients, avec une amélioration progressive sur plusieurs mois, certains conservent des limitations persistantes nécessitant un suivi à long terme. L’importance d’une prise en charge précoce et adaptée ne peut être surestimée pour optimiser les chances de récupération.
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